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20 mai 2020

« Storie Alfa Romeo » Episode Cinq : Les « Gazelles » et les « Panthères » parcourent les routes d’Italie : des berlines sportives au service de la loi

Le cinquième épisode des «Storie Alfa Romeo» se déroule dans l'Italie d'après-guerre, de la reconstruction au boom économique.

« Storie Alfa Romeo » Episode Cinq : Les « Gazelles » et les « Panthères » parcourent les routes d’Italie : des berlines sportives au service de la loi

 

  • Le cinquième épisode des «Storie Alfa Romeo» se déroule dans l'Italie d'après-guerre, de la reconstruction au boom économique.
  • Au cours de ces années, Alfa Romeo a confirmé son statut de marque de légende: voitures les plus rapides sur circuits et sur routes, elles sont devenues à la fois un symbole de statut et les véhicules parfaits pour servir l'État, habillées de la livrée de la police d'État et celle des Carabinieri.
  • De 1900 à 1950 jusqu'à la Giulia d'aujourd'hui, les forces de police ont utilisé au fil des ans tous les modèles les plus marquants d’Alfa Romeo.
  • Et au cours de cette même période, la Marque a évolué et s'est modernisée, s'engageant sur la voie de la production de masse tout en conservant le charme et le caractère de son savoir-faire exquis.
  • L'évolution de la Marque s'est accompagnée de succès commercial et ses ventes ont explosé: la Giulietta - avec plus de 177 000 unités vendues depuis 1954 - est devenue «la chérie de l'Italie», et son héritière, la Giulia, avec des ventes totales de 570 000 unités, est considérée comme une icône italienne.

 

Les voitures de la Police d’Etat

Dans l'Italie d'après-guerre, les voitures Alfa Romeo étaient légendaires. Elles ont prouvé qu'elles étaient plus rapides que n'importe quelle autre voiture, à la fois sur les circuits et sur les routes. Elles étaient puissantes, et gagnaient toujours. Elles avaient dès lors toutes les bonnes caractéristiques techniques pour devenir les voitures des corps de police d'État.

La connexion entre Alfa Romeo et les forces de police est un fait particulièrement intéressant de l'histoire de la République. À partir des années 1950, les voitures Alfa Romeo ont été sélectionnées comme véhicules d’intervention d'urgence officiels. Ils étaient connus sous le nom de «volanti» et les citoyens se sont vite habitués à les voir autour d'eux, leur donnant bientôt d'autres surnoms: ceux utilisés par la police d'État étaient appelés «Panthères» et ceux des Carabinieri, ou police militaire, étaient appelés «Gazelles» . Deux métaphores qui ont souligné leur puissance et leur agilité.

La toute première Panthère fut une Alfa Romeo 1900, construite en 1952, sa silhouette agressive ayant inspiré son nom.

La première Gazelle est entrée en service quelques années plus tard. La voiture de police la plus célèbre de toutes fut la Giulia Super, mais la police a utilisé de nombreux autres modèles Alfa Romeo, pratiquement tous les plus importants, de la Matta à l'Alfasud, l'Alfa 75, l'Alfetta, la 156 et jusqu’à la Giulia actuellement utilisée.

Alfa Romeo est un art de vivre

L'histoire de la relation de la marque avec les forces de police est parallèle à l'histoire de l'évolution d'Alfa Romeo elle-même au fil des ans. Et ce thème nous présente un autre protagoniste de notre histoire: Orazio Satta Puliga, né à Turin, d'ascendance sarde, et un passionné d'Alfa Romeo.

C'est à lui que nous devons la fameuse phrase: «Il existe de nombreuses marques automobiles, parmi lesquelles Alfa Romeo se distingue. C'est une sorte d'addiction, cet enthousiasme pour un moyen de transport. C'est un style de vie, une manière particulière de concevoir un véhicule ».

Nommé directeur du design en 1946, Satta Puglia avait une tâche difficile devant lui: non seulement avait-il besoin de reconstruire tout ce qui avait été détruit par la guerre, mais il devait également transformer une manufacture artisanale en une entreprise moderne, poursuivant ainsi l’œuvre entamée par Ugo Gobbato.

Satta Puliga s'est mis au travail. À son arrivée, Alfa Romeo produisait chaque pièce mécanique à son usine de Portello, conformément à des critères stricts de savoir-faire spécifique. Il a rationalisé le processus, externalisé la production des pièces secondaires et réduit les coûts. Pendant ce temps, il a commencé à penser à créer la nouvelle Alfa Romeo «produite en série», en utilisant les méthodologies techniques les plus efficaces du marché.

1900, la première Panthère

La 1900 de Satta Puliga, qui date de 1950, a été la première Alfa Romeo à volant à gauche et la première à avoir une carrosserie autoportante. Il abandonne les moteurs traditionnels à 6 et 8 cylindres pour une nouvelle version à 4 cylindres avec culasse en aluminium et deux arbres à cames avec commande par chaîne. Le moteur était activé par un seul carburateur, offrant des performances brillantes et une faible puissance fiscale. Le modèle développait 80 ch. Il était agile et rapide, tout comme on pouvait s'y attendre d'une Alfa Romeo, mais aussi très facile à conduire. En d'autres termes, il avait été conçu pour cibler un marché plus important. Son slogan de lancement était: «La voiture familiale qui remporte les courses».

La 1900 était également le premier véhicule Alfa Romeo à être produit sur une chaîne de montage en série. Une véritable révolution: le temps de fabrication total nécessaire à la production d'un véhicule est passé de 240 à 100 heures seulement. Cette nouvelle approche a conduit à un succès sans précédent en termes de ventes: la 1900 se vendait à elle seule plus que la production totale des autres véhicules Alfa Romeo fabriqués jusqu'à cette époque.

Ce succès est également dû à une gestion minutieuse du cycle de production. Plusieurs variantes hautes performances ont été introduites (la 1900 TI, la 1900 C Sprint et la Super Sprint, et la 1900 Super), remportant d'importantes compétitions internationales dans leur catégorie.

Et Alfa Romeo a continué de collaborer avec ses carrossiers: la série de concept-cars BAT (Berlinetta Aerodinamica Tecnica) a été lancée sur des mécaniques 1900, créées par Bertone et conçues par le jeune Franco Scaglione.

Le même moteur que celui utilisé dans la 1900 a également été adopté par l'AR51, plus connu sous le nom de «Matta»: un 4x4 conçu pour remplacer les véhicules tout-terrain d'après-guerre des forces armées italiennes.

Un personnage reconnu de la culture milanaise, passionné de boxe

Alors qu'avec la 1900, Alfa Romeo s'était lancé sur la voie de la production en série, c'est avec la Giulietta qu'elle est devenue véritablement une grande entreprise automobile. L'homme aux commandes de cette transformation fut Giuseppe Luraghi.

Né à Milan, il avait étudié à l'Université Bocconi, où il pratiquait également «l'art noble» de la boxe. Quand il entre dans l’histoire de la marque, il possède déjà une réputation de manager, avec une longue expérience chez Pirelli à son actif. De 1951 à 1958, il a été directeur général de Finmeccanica, la société holding qui contrôlait Alfa Romeo. Après une courte période passée à Lanerossi, il revient en 1960 en tant que président d'Alfa Romeo, poste qu'il occupera jusqu'en 1974.

Écrivain passionné, journaliste et éditeur, Luraghi a également promu les initiatives culturelles au sein de l'entreprise. En 1953, il a nommé Leonardo Sinisgalli, «le poète ingénieur», pour créer un magazine qui établirait un dialogue entre la culture humaniste, les connaissances techniques et l'art. Le résultat fut intitulé «La Civilità delle Macchine» (La civilisation des voitures), avec des auteurs tels que Ungaretti et Gadda.

La veille du « boom »

À son arrivée chez Alfa Romeo, Luraghi a révolutionné la structure de la production, faisant appel au designer Rudolf Hruska et à Francesco Quaroni pour réorganiser les processus industriels. Il s'est vite rendu compte qu'il y avait une énorme opportunité à saisir: la Marque avait une visibilité exceptionnelle, ses victoires sportives ayant ravi des millions de personnes et nourri leurs rêves. Il était temps de traduire ce succès en ventes. Le boom économique était à nos portes et la voiture était la possession la plus convoitée: pour Luraghi, posséder une Alfa Romeo devait devenir la marque distinctive de ceux qui avaient vraiment réussi dans la vie.

Du produit d'élite à l'objet du désir: l'entreprise oriente désormais toutes ses ressources design et industrielles dans cette nouvelle direction. Et la Giulietta est alors devenue le produit de ce tournant dans l’histoire d’Alfa Romeo, une voiture conçue pour augmenter les ventes tout en confirmant la tradition technique et la vocation sportive de la marque.

Giulietta, la première « Gazelle »

Le nouveau modèle nous ramène au lien entre Alfa Romeo et les forces de police. La première Gazelle des Carabinieri n'était autre qu'une Giulietta, destinée au service de patrouille. Entrant en  service déjà équipée d'un système radio pour communiquer avec le Siège. Dans le langage de l'armée italienne, la Gazelle représente le conducteur du véhicule de patrouille: rapide, agile et robuste. Ces caractéristiques ont été immédiatement appliquées à la voiture elle-même.

Plus courte, plus étroite et plus légère que la 1900, la Giulietta a emmené Alfa Romeo dans un nouveau segment, pour un nouveau public. Elle offrait un extérieur moderne et épuré et un confort maximal à l'intérieur, ainsi qu'une tenue de route exceptionnelle, des accélérations rapides et une vitesse élevée. Son moteur (entièrement en aluminium) délivrait 65 ch, pour une vitesse maximale de 165 km h.

Au Salon de Turin en 1954, la Giulietta fit ses débuts dans la version coupé. La Giulietta Sprint, conçue par Bertone, était une voiture compacte et élancée, qui est vite devenue un «grand classique». Il convient de noter que la version sportive a été élaborée au départ de la version standard: un choix non conventionnel (et typiquement Alfa Romeo), proposé à nouveau il y a quelques années pour la Giulia Quadrifoglio.

La Giulietta a connu un succès retentissant, devenant si populaire qu'elle a gagné le surnom de «chérie de l'Italie». Et son record de ventes est tout aussi extraordinaire: plus de 177 000 unités.

Giulia, la révolution

Seul un véhicule révolutionnaire pouvait faire tomber la Giulietta de la première place. Satta Puliga ne le savait que trop bien. Et son équipe (Giuseppe Busso, Ivo Colucci, Livio Nicolis, Giuseppe Scarnati et le pilote d’essais Consalvo Sanesi) s'est mise au travail, développant un véhicule définitivement en avance sur son temps.

La Giulia fut l'un des premiers véhicules au monde avec une structure autoportante à déformation programmée. Les parties avant et arrière furent ainsi conçues pour amortir les chocs et l'habitacle était extrêmement rigide, pour protéger ses occupants: des solutions qui ne deviendront obligatoires que bien plus tard.

Le moteur twin-cam de 1,6 litre de la Giulia était une évolution du moteur à 4 cylindres de 1,3 litre, et il se démarquait par ses soupapes d'échappement refroidies au sodium.

Le design de la Giulia était également révolutionnaire. Il s’agissait d’un modèle compact, avec des volumes bien proportionnés et un style unique. La partie avant basse et l'arrière tronqué ont été inspirés par l'aérodynamisme. Le slogan de lancement décrit la voiture comme «conçue par le vent». Grâce au travail de développement innovant réalisé en soufflerie, le Cx de la Giulia était extraordinaire pour l'époque: seulement 0,34.

Le véhicule a connu un succès retentissant: il a réalisé un total de plus de 570 000 ventes (plus du triple de celles de la Giulietta). La Giulia est dès lors devenue une véritable icône italienne.

Les visiteurs du musée Alfa Romeo à Arese trouveront une salle dédiée aux Alfa Romeo apparaissant dans le monde du cinéma. Il témoigne de la présence de nombreux véhicules illustres de la marque, mais la Giulia demeure la star incontestée en la matière, figurant dans les nombreux films «poliziotteschi» réalisés pendant cette période - qui ont commencé comme des «films de série B», puis qui sont devenus des films cultes. Dans ces films où «flics et voyous» s'affrontent, la Giulia joue souvent le double rôle de voiture de police et de véhicule de fuite pour les voleurs...

 

Bruxelles, le 20 mai 2020

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